COLLOQUE NATIONAL PLURIDISCIPLINAIRE à Brest du 27 au 29 octobre 2021
Infos et inscriptions (jusqu’au 10 octobre 2021) sur : https://marais2021.sciencesconf.org
CONTEXTE GÉNÉRAL
Les marais et prés salés constituent des écosystèmes clés à l’interface terre-mer en jouant un rôle tampon entre les milieux terrestres et marins. Leur rôle écologique est largement reconnu, notamment par les textes européens et internationaux. Les enjeux de conservation et de restauration associés à ces espaces sont majeurs et font l’objet de nombreux questionnements de la part des gestionnaires d’espaces naturels.
Outre leur intérêt en termes de biodiversité, les marais littoraux offrent différents services écosystémiques, souvent peu ou mal perçus. Ainsi, ce sont des espaces de dissipation de l’énergie marine et, en ce sens, constituent une protection des espaces côtiers face à la mer, rôle d’importance compte tenu du contexte global d’élévation du niveau marin et de recherche de solutions d’adaptation. Par leur productivité et leur rôle nourricier, mais également dans la filtration des eaux et le cycle de la matière organique (stockage du carbone, minéralisation de l’azote), ils jouent un rôle majeur dans le fonctionnement des systèmes côtiers.
Les marais littoraux ont été façonnés par diverses pratiques, en particulier agricoles, ayant évolué ou disparu au cours des années. Il en résulte des représentations diverses sans pour autant qu’un imaginaire commun leur soit associé.
Du fait de l’effet combiné de différents facteurs naturels ou anthropiques, les marais et prés salés ont subi de nombreuses altérations et régressions de leur surface en Europe. Si les phénomènes d’érosion ou d’eutrophisation sont aujourd’hui prépondérants, la poldérisation et l’aménagement ont été pendant longtemps les principaux facteurs de dégradation des végétations et de la fonctionnalité de ces milieux. Les niveaux de transformation et d’altération sont principalement influencés par la nature des aménagements liés à la poldérisation et à l’industrialisation de ces zones : de la simple rupture de connectivité à la destruction complète de l’habitat par remblaiement.
La restauration des marais littoraux répond à de nombreux enjeux et engagements écologiques et sociétaux actuels : reconquête de la biodiversité, restauration des continuités écologiques, optimisation du volume oscillant et adaptation aux changements globaux. Cette restauration implique de nombreux processus non seulement écologiques et hydrologiques, mais aussi opérationnels, juridiques et fonciers. Les dimensions sociales de telles opérations (différenciation et confrontation des représentations et des connaissances des lieux, acceptation sociale et modes de compréhension des enjeux de restauration, …) se révèlent autant dans les processus de décision et de montage d’opération que dans leur impact sur les pratiques et représentations sociales des sites transformés.
Cette restauration s’intègre dans le champ plus large de réflexion sur l’adaptation aux changements globaux, sur les parts accordées au laissez-faire ou à l’intervention et sur la capacité de résilience des milieux et des territoires.
CADRE ET THÈMES DU COLLOQUE
À l’occasion de la restitution du programme de recherche PEPPS (Pertinence Environnementale de la restauration des Petits Prés et marais Salés), les Universités de Bretagne Occidentale, de Bretagne Sud et de Rennes 1, porteuses de ce programme proposent trois journées d’échanges visant à faire la synthèse des travaux de recherche passés et en cours portant sur la restauration de marais littoraux. Ce colloque se caractérisera par une approche pluridisciplinaire croisant les analyses de sciences humaines et sociales, et de sciences de l’environnement combinant à la fois des approches théoriques, des résultats de travaux de recherche, et des retours d’expériences de gestionnaires.
Il s’organisera autour de trois grandes thématiques
1. Élaboration et évaluation des opérations de restauration. Quelles sont les échelles pertinentes pour penser la restauration des marais en matière de conservation des milieux et des espèces ? Quelles sont les échelles pertinentes pour les penser comme des moyens de lutte contre les risques de submersion ? Quels états de référence, outils et modalités sont utilisés pour l’évaluation des opérations de restauration ? Comment sont conciliés des objectifs divergents tant en termes de biodiversité que de protection et d’aménagement du territoire ? Quelles relations entretiennent à la fois les individus et les institutions dans le montage de telles opérations ? En quoi ces opérations se nourrissent de représentations et de traductions de normes et de doctrines, d’application et de réappropriation d’injonctions règlementaires ou encore de volonté d’anticipation ? Comment sont priorisées les interventions ?
2. Transfert de connaissances entre les problématiques de gestion d’espaces naturels et des problématiques de recherche (Relations recherche, expertises, connaissances scientifiques et praticiens). A quels enjeux répondent ces programmes partenariaux ? Comment se construisent, quand cela est possible, des formes de réciprocité ? En quoi ces deux dimensions se différencient-elles selon les territoires ? Existe-t-il une spécificité littorale ? Comment sont intégrés des champs de connaissances différents ? En quoi sont-elles l’occasion de questionner, inventer, échanger, partager des outils de suivi ?
3. Connaissance des milieux, compréhension et acceptation des changements. Comment les contextes naturels, réglementaires, sociologiques et historiques influencent les liens possibles entre sensibilisation et acceptation ? Quelle place occupe le risque de submersion dans la représentation et l’imaginaire collectif ? Comment la conciliation ou la confrontation entre objectifs différents influencent les processus d’acceptation des changements ? Quelles sont les cultures de la nature et cultures du changement qui sont à l’œuvre dans les représentations de ces opérations de restauration ?
Plus globalement, toutes les communications qui rendraient compte d’expériences de restauration de marais littoraux ou qui contribuent à la connaissance de ces milieux dans toutes leurs dimensions écologiques ou sociales, leurs réponses aux changements climatiques et leur rôles dans les processus d’adaptations sont les bienvenues même si elles ne répondent pas directement aux trois précédentes thématiques
COMMUNICATIONS
Les communications orales (15 minutes et 5 minutes de questions) peuvent être présentées par tout acteur de la restauration écologique, gestionnaire, praticien, ou chercheur souhaitant faire partager ses expériences (qu’elles soient couronnées de succès ou non) ou réflexions. Il est possible de proposer des communications à deux voix (un(e) gestionnaire, un(e) chercheur par exemple).
L’organisation de sessions posters (format A0 vertical) est également prévue de façon à permettre le maximum d’échanges entre les participants.