(1) La restauration écologique (ecological restoration en anglais – définition de la SER – Society for Ecological Restoration) est le processus qui assiste le rétablissement d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit et qui prend en compte la préservation de la biodiversité et de l’intégrité écologique.

Pour planifier et évaluer un projet de restauration, on cible un écosystème de référence (comme exemple à atteindre). Dans le cas de la restauration écologique, cette référence est l’écosystème qui aurait pu exister sur le site de restauration s’il n’y avait pas eu de dégradation (et ajusté pour tenir compte des conditions environnementales modifiées ou prédites notamment dans le cadre des changements globaux). Cet écosystème de référence représente donc généralement une version non-dégradée de l’écosystème avec sa flore, sa faune ainsi que d’autres éléments biotiques et abiotiques, des fonctions et des processus. Il ne représente pas un état fixe mais bien une gamme de variation de l’écosystème dans des conditions non dégradées. 

Figure 1 : Exemple de projet de restauration écologique : Retrait d’espèces exotiques envahissantes (ici les griffes de sorcières) dans le Parc national de Port Cros.

Le terme renaturation est parfois utilisé dans les médias. Il serait bien de ne pas employer ce terme, car même s’il est défini dans le dictionnaire (opération permettant à un milieu modifié et dénaturé par l’homme de retrouver un état proche de son état naturel initial), il n’est pas défini scientifiquement et son utilisation est variable en fonction des auteurs. En effet, il peut correspondre à plusieurs catégories d’activités restauratives (voir Figure 2).  

(2) La restauration d’écosystèmes (ecosystem restoration en anglais) est le processus de prévenir, arrêter et inverser la tendance à la dégradation des écosystèmes afin qu’ils récupèrent leur fonctionnalité écologique, et qu’ils améliorent leur productivité et leur capacité à répondre aux besoins de la société (définition du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) – The United Nations Decade on Ecosystem Restoration). Il est question de mettre en place les processus écologiques nécessaires pour rendre les écosystèmes terrestres et aquatiques durables, résilients et en bonne santé dans les conditions actuelles et futures tout en améliorant le bien-être humain (définition de la FAO). Les définitions de PNUE et de la FAO sont équivalentes. La SER utilise un terme différent, celui de continuum restauratif ou continuum d’activités restauratives (restorative continuum) (Figure 2). Qu’on utilise un terme ou l’autre, continuum restauratif et restauration d’écosystèmes englobe quatre catégories d’activités restauratives (restorative activities), dont la restauration écologique, qui permettent le rétablissement partiel ou complet des écosystèmes. Ces catégories sont : réduction des impacts, remédiation (4), réhabilitation (3) et restauration écologique (1) (Figure 2).

 

Figure 2 : Le continuum restauratif ou restauration d’écosystèmes comprend une gamme d’activités restauratives qui peuvent améliorer les conditions environnementales et inverser la dégradation écosystémique et la fragmentation des paysages.

 

(3) La réhabilitation (rehabilitation en anglais – définition de la SER) consiste en des actions qui visent à rétablir un niveau de fonctionnalité écosystémique sur les sites dégradés, l’objectif étant l’approvisionnement renouvelé et continu de services écosystémiques plutôt que la biodiversité et l’intégrité d’un écosystème de référence indigène désigné.

Figure 3 : Exemple de projet de réhabilitation : Dans la plaine de la Crau, l’écosystème de référence, celui qui est protégé dans la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau. Les Coussouls sont des terres parcourues par les moutons, riches en espèces de plantes, fournissant un habitat de choix pour les oiseaux steppiques et de nombreux insectes. 357 ha ont été détruits en 1987 pour la culture de pêches. Abandonné en 2006, le verger a été réhabilité en un écosystème herbacé en 2009 et le pâturage est de retour.

 

(4) La remédiation (remediation en anglais – définition de la SER) consiste à l’éliminer ou détoxifier des contaminants ou des nutriments en excès du sol et de l’eau, visant à supprimer des sources de dégradation.

 

De nombreux exemples sont disponibles sur le centre de ressources en génie écologique :

https://www.genieecologique.fr/retours-experiences

 

Toutes les définitions en lien avec la restauration écologique se trouvent dans le glossaire du document suivant : 

Gann GD, McDonald T, Walder B, Aronson J, Nelson CR, Jonson J, Hallett JG, Eisenberg C, Guariguata MR, Liu J, Hua F, Echeverría C, Gonzales E, Shaw N, Decleer K, Dixon KW (2019) International principles and standards for the practice of ecological restoration. Principes et normes internationaux pour la pratique de la restauration écologique. Second edition. Restor Ecol 27:S1–S46. https://doi.org/10.1111/rec.13035

traduit en français : 

Gann GD, McDonald T, Walder B, Aronson J, Nelson CR, Jonson J, Hallett JG, Eisenberg C, Guariguata MR, Liu J, Hua F, Echeverría C, Gonzales E, Shaw N, Decleer K, Dixon KW (2019) Principes et normes internationaux pour la pratique de la restauration écologique. Second edition. https://www.ser.org/page/SERStandards